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Légende fragile

Résidence à La Fabulerie en herbe Sur les pas de la légende de la Vieille Morte 2022
Production La Fabulerie, avec le soutien de la DRAC Occitanie et du Parc naturel des Cévennes

En arrivant à Saint-Etienne-Vallée-Française, j'ai plongé parallèlement dans la découverte du territoire et de la légende de la Vieille Morte. Des prélèvements de nature, pierres de schiste et écorces de pin, puis des photographies des strates, d'étages de pierre, feuilleté de verticalité en permanence à découvert dans le paysage. Dans cette même construction, les étapes du récit de la légende viennent s'ajouter avec les années, les conteurs, puis les écrits, se superposer successivement. Et enfin, l'image de l'âge se concentre avec celui des plis des rides de la peau. Partant du principe que la légende dans son caractère toponymique se confond avec le territoire, et la Vieille avec la légende, alors elle est le paysage même, un prétexte pour le traverser et le raconter. Une série de trois photographies puis une série de dessin puis l'écriture d'un texte à trois lectures, et enfin la gravure numérique sur pierres de schiste et feuille de marronnier viennent jalonner le chemin de la Vieille dans la Vallée française. Avec ces prélèvements de nature, rejouer encore la superposition des dessins numérisés gravés au laser sur les dessins originaux, en faisant se rencontrer le brut et la précision technologique de pointe pour appuyer le contraste. Un autre contraste sensible s'ajoute à la recherche plastique, celle du reflet, superposition ou miroir, mouvements de lumière et du vent qui font apparaître et disparaître les reflets d'argent du schiste, les reflets d'argent des cheveux blancs de la Vieille. En miroir également la transmission orale et écrite, la légende et le paysage, la Vieille et la Fée méchantasse Au cœur de la pierre semble renfermer un mystère, un secret, la gravure enfermée en son sein, fait référence aux berceaux de nymphose, galeries que les insectes chalcographes creusent dans l'écorce pour y déposer leur larves. Et c'est bien l'enfant et la loi de la nature qui viennent là se percuter, faisant également référence à l'art pariétal qui marque des récits son environnement, construction culturelle et légendaire.

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