Installation Monument Joseph Sec 2023
Noyaux, cosses, rafles, épluchures, branchages et ficelles
Cérémonie de la pistache

Au sein du jardin s'est tenue La Cérémonie de la pistache pour les Journées du patrimoine avec une lecture de fragments de la Bible d’après une réécriture sous le prisme de la terre et de ses fruits.
Sur une invitation de l’Association Arts Vivants Aix et avec le soutien de la ville d’Aix-en-Provence.

L’installation du Jardin de Joseph entre en résonance avec l’histoire du lieu, sa fonction et la personnalité de Joseph Sec. Menuisier d’origine modeste, il est à la fois pénitent, jacobin, franc-maçon et aura une ascension sociale remarquable. Les échos formels se multiplient, au sein de ce cénotaphe, tombeau désormais vide, les niches architecturales, le panier, berceau de Moïse et l’allusion à la loge franc-maçonnique recouvrent tous cette idée première d’enveloppe ou d’habitat protecteur, tout comme la cosse de pistache. Ce fruit sec méditerranéen, très présent dans la bible, a donc une place de premier ordre dans l’installation et la performance. Par ailleurs, de nombreux passages symboliques apparaissent, le passage de la vie à la mort, du religieux au laïque, du milieu paysan au milieu bourgeois et enfin la voie de l’émancipation avec la franc maçonnerie et la révolution. J’opère pour ma part un passage, de la loi divine, à la loi de la République, à la loi de la Nature, ou plus précisément de la Phusis*. Les sculptures bibliques achetées à une chapelle lors d’une vente aux enchères imposent leur présence dans le jardin. Le reflet des récits qui entourent ces personnages sont évoqués dans l’installation. En relation directe avec la terre, elle souligne à la fois le lieu comme jardin, le caractère éphémère de toute chose, la phrase « Venez habitants de la Terre » en la faisant résonner avec l’urgence écologique actuelle. Les noyaux, coques, graines, pépins, pelures, rafles, témoignent des fruits de la Méditerranée d’aujourd’hui et ceux de la terre d’Israël d’hier, graines de pistache, olives, raisin, abricots, pêches, tomates, etc. Autant d’éléments pauvres, restes des ressources nourricières de la Terre et pourtant porteurs de cette dualité, témoins d’une abondance passée ou possible, mais qu’en reste-t-il ? La flore biblique, flotte dans le Jardin de Jospeh, une vision du monde dans lequel nous vivons en hommage au jardin d’Eden et aux jardins suspendus de Babylone.